Stéphane Grumbach - L’économie de l’intermédiation

12:00
Jeudi
15
Mai
2014
Organisé par : 
L’équipe "Keynotes" du LIG
Intervenant : 
Stéphane Grumbach

Stéphane Grumbach, directeur de recherche à Inria, est responsable de l’équipe Dice, Données de l’Internet au Coeur de l’Economie, et directeur adjoint de l’IXXI, l’Institut Rhône-Alpin des Systèmes Complexes. Spécialiste de bases de données, ses recherches portent sur l’économie des données dans un sens large, l’impact de la révolution numérique sur l’organisation politique, et les enjeux géopolitiques du numérique.

Stéphane Grumbach a passé la moitié de sa carrière à l’étranger, dans les universités de Californie à San Diego, de Toronto, de Rome, ainsi qu’à l’Académie des sciences de Chine, où il dirigeait un laboratoire sino-européen d’informatique. Il a également été impliqué dans l’organisation de la coopération internationale, comme directeur des relations internationales d’Inria, puis comme conseiller scientifique à l’ambassade de France en Chine.

 

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Depuis l’émergence des systèmes du Web 2.0, la production de données personnelles a connu une croissance exponentielle. Ces données sont devenues une ressource aussi essentielle pour l’économie que les matières premières comme le pétrole. Les données permettent de créer de la valeur et en particulier de financer les services en ligne proposés gratuitement aux utilisateurs, ainsi que leur innovation permanente, dans cette économie biface. Elles permettent aussi de générer des connaissances insoupçonnées, et grâce à ces connaissances de développer des services inimaginables auparavant. Les données transcendent et bousculent petit à petit tous les secteurs de la société, éducation, santé, transports, Presse, etc. jusqu’au politique.

L’importance des données ne semble donc pas faire de doute. Et pourtant les indicateurs économiques les ignorent. L’industrie européenne est incapable de s’en saisir. La majeure partie des données personnelles au niveau mondial sont importées aux Etats-Unis grâce aux grandes plateformes d’intermédiation. Les dix premiers systèmes chinois captent près de 20 fois moins de données à l’international que leurs homologues américains, mais près de 80 fois plus que leurs homologues en France. Des phénomènes opposés d’émancipation et de concentration de pouvoir rebattent les cartes de l’équilibre des pouvoirs.